La Forêt - 2007-2008 (dessins, scénario Vincent Perez)

Vincent Perez au scénario et Tiburce Oger au dessin explorent pour la seconde fois le monde fantastique de La Forêt. Et racontent ce que leur a apporté, humainement et professionnellement, l’expérience nouvelle vécue avec le premier tome.

Castermag’: Vous devez être ravis de l’accueil favorable reçu par le premier tome de La Forêt ?

VINCENT PEREZ: Cela va au-delà des mes espérances, parce qu’il est toujours difficile de passer d’un monde à l’autre sans qu’on nous attende au tournant. Ce qui a prévalu, je pense, est une grande sincérité dans notre travail et dans l’univers proposé. J’ai été surpris et très heureux aussi par l’accueil des gens du métier.

TIBURCE OGER: Il faut dire que le scénario de Vincent coulait de source. Il avait envie d’écrire une histoire, il l’a faite. Elle était prévue pour un film et je l’ai adaptée en bande dessinée. Plutôt que de jouer les grands auteurs, il a été très modeste et j’ai vraiment apprécié. Par ailleurs, nous n’avons pas craint de prendre des parpaings dans le nez, parce que Vincent n’est pas un people qui veut opportunément faire du petit mickey. Il a une grande envie de raconter des histoires.

Castermag': Qu’est-ce que cette collaboration a changé pour vous?

VINCENT PEREZ: Tiburce et moi avons déjà fait un bout de chemin, il est donc plus facile de retravailler ensemble. Ce deuxième scénario a été écrit d’une manière différente. Je l’ai davantage pensé en fonction de la bande dessinée et puis je me suis éduqué en lisant pas mal d’albums qui me plaisaient pour définir une ligne de manoeuvre. S’il faut un bon temps de maturation, l’écriture de chaque scénario se déroule assez rapidement et je me rends compte qu’elle varie à chaque fois. Là, je suis en train d’écrire le troisième, et je l’écris un peu comme une nouvelle. Tout dépend de l’inspiration, du sujet.

TIBURCE OGER: Cela m’apporte avant tout un regard frais. Depuis seize ans, je fais ce métier. En tant que scénariste ou dessinateur, j’ai une trentaine d’albums à mon actif et j’ai parfois l’impression de tourner en rond. Ce qui me plaît maintenant, c’est d’écrire pour d’autres, ou dessiner pour Vincent. Je crois que je me suis peut-être lassé de travailler seul. Au bout d’un moment, il y a un côté nombriliste qui vous submerge. Dans le fait de bosser à plusieurs, on a le regard de l’autre, et on a toujours envie de se dépasser.

Castermag': Quel est le point marquant de cette nouvelle histoire?

VINCENT PEREZ: J’ai pensé à un conte d’Andersen. Mystérieusement, je n’ai jamais réussi à retrouver son titre mais c’était le conte préféré de Van Gogh, qui l’a beaucoup inspiré quand il dessinait des plantes et des fleurs. Il prétendait dessiner l’âme d’êtres humains, pensant que les âmes des êtres humains se réincarnaient en plantes. C’est la thématique du deuxième tome, j’y parle de la mort mais aussi de la renaissance…

source : Castermag